Féminin des mots en -teur

Invité

Message par Invité »

Marco, en parlant de sentiment subjectif, je n'évoquais pas le mot " auteure" mais le ou les messages précisant que des féminisations comme " écrivaine" étaient abominables :) ce qui choquait l'oreille, il y a encore 70 ans , nous paraît bien souvent normal , il y a fort à parier que nos arrière-petits-enfants souriront de ces aversions.

Gebalsace, vous me faites dire ce que... je n'ai pas dit :)

Il n'est pas du ressort du pouvoir politique de décider de la correction ou non de termes linguistiques, d'accord avec vous. Je constatais seulement une évolution qui entre dans l'usage puisqu'elle est même reprise par des organismes officiels.

Quant à l'Académie, elle donne un avis,qui peut influencer mais , de fait, elle n'a pas le pouvoir de décider de l'évolution de la langue si bien qu'avec le temps, elle finit toujours par entériner ce qui est entré dans l'usage.

Je ne sais comment évoluent les mentalités, n'étant pas sociologue, mais il est clair que de plus en plus, les femmes utilisent ces noms de métier au féminin, lorsqu'elles les exercent.

Et pour les hommes qui exercent le métier d'accoucheur ( terme de plus en plus employé) ou de maïeuticien, plus recherché , ils disent éventuellement: je suis un homme sage-femme. Il me semble que c'est le terme le plus fréquemment utilisé. N'oublions pas qu'ils sont encore très peu nombreux en France ( 300 à peu près) , attendons la suite :)
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Jacques
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Message par Jacques »

codrila a écrit :
Il n'est pas du ressort du pouvoir politique de décider de la correction ou non de termes linguistiques, d'accord avec vous. Je constatais seulement une évolution qui entre dans l'usage puisqu'elle est même reprise par des organismes officiels.

Quant à l'Académie, elle donne un avis,qui peut influencer mais , de fait, elle n'a pas le pouvoir de décider de l'évolution de la langue si bien qu'avec le temps, elle finit toujours par entériner ce qui est entré dans l'usage.
Je souscris pleinement à ces deux déclarations, d'autant qu'à longueur d'année je dois répondre aux gens qui reprochent soit aux autorités gouvernementales soit à l'Académie de « ne rien faire pour mettre fin au saccage du français ».
Je leur réponds toujours que :
– la loi française interdit de légiférer ou d'imposer quoi que ce soit en matière de langue ;
– l'Académie émet des avis mais ne détient aucun pouvoir pour intervenir auprès des médias ou du commerce, de l'industrie, de l'édition , etc.
Si votre dentiste vous recommande de vous brosser les dents trois fois par jour, il fait son devoir professionnel, mais ce n'est pas à lui de venir vérifier si vous mettez ses conseils en pratique. Idem pour l'Académie. Et oui, elle ne réglemente pas, mais agit en observatrice de l'usage. On lui prête des fonctions et des prérogatives qu'elle n'a pas.
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Marco
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Message par Marco »

codrila a écrit :Marco, en parlant de sentiment subjectif, je n'évoquais pas le mot " auteure" mais le ou les messages précisant que des féminisations comme " écrivaine" étaient abominables :) ce qui choquait l'oreille, il y a encore 70 ans , nous paraît bien souvent normal , il y a fort à parier que nos arrière-petits-enfants souriront de ces aversions.
Sur ce point, Codrila, je suis avec vous : écrivaine a également l’appui de naine, féminin de nain, par exemple. Dans le cas de mots correctement formés, je ne puis qu’être d’accord : ce qui paraît étrange au début finit par sembler indifférent ou même beau à force d’habitude.
Denis Normand

Message par Denis Normand »

Jaques et Gebalsace,

À mon avis, vous tombez presque dans la pratique illégale de la médecine ou de la psychologie lorsque vous qualifiez les féministes qui favorisent la féminisation des titres d’excités.

:)
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Jacques
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Message par Jacques »

Denis Normand a écrit :Jaques et Gebalsace,

À mon avis, vous tombez presque dans la pratique illégale de la médecine ou de la psychologie lorsque vous qualifiez les féministes qui favorisent la féminisation des titres d’excités.

:)
Vous pensez ce que vous voulez, et nous de même. Je maintiens mes paroles. Si votre contribution au forum se réduit à décortiquer les propos des uns et des autres pour les contredire ou les dénigrer, comme vous le faites depuis... un certain temps, ce n'est pas très enrichissant. Nous souhaitons des débats positifs.
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Perkele
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Message par Perkele »

Et nous nous éloignons du fond de la question lorsque nous commençons à mettre en cause des personnes. Si nous nous en tenions à la grammaire, à l'histoire de la langue, au besoin de nouveaux termes pour désigner de nouveaux concepts... ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Excellente remarque. Et j'ai quelque chose à ajouter : Gebalsace vient à peine de débarquer sur le forum que, dès le premier jour où il s'exprime, il se fait prendre à partie plusieurs fois et reprendre sur les mots qu'il emploie. Ce n'est pas la conception que j'ai de l'accueil à réserver aux nouveaux arrivants.
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Gebalsace

Message par Gebalsace »

Merci Jacques. Pour autant je n'avais vu dans la remarque (…pratique illégale…) de Denis rien de plus qu'une 'tit' joke , comme disent, je crois, nos cousins Québecois :wink:
Mais il est vrai qu'on s'éloigne du sujet et je vous prie de m'en excuser.
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Jacques
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Message par Jacques »

Ne vous excusez pas toujours, ici l'expression est libre. Il y avait une petite mise au point à faire, et vous êtes involontairement au centre.
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Claude
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Message par Claude »

Ce que j'ai relevé sur la Toile n'a pas encore été dit me semble-t-il ; voici un extrait sur la féminisation en général :

"Les académiciens, ainsi que les autres partisans du statu quo, distinguent deux catégories de noms selon la hiérarchie sociale. Le haut de gamme (maire, médecin, ministre, professeur, sénateur) comprend des mots masculins à genre unique, tandis que le bas de gamme (boulanger, cuisinier, instituteur, serveur, travailleur) admet la féminisation. « On peut donc dire une dactylo, une secrétaire mais pas une secrétaire d’État » (Houdebine-Gravaud 1998 : 19), « une institutrice mais pas une sénatrice ! » (Rey-Debove 1999 : 60), une contrôleuse d’autobus mais pas une contrôleuse des finances (Adriaen et King 1991 : 29). Ainsi, contrairement aux métiers, les hautes fonctions auraient un genre neutre ou générique, indépendant du sexe."

Le parallèle est bien présenté ; qu'en pensez-vous ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Ce point de vue me gêne beaucoup. Les femmes auraient donc droit à une reconnaissance dans les métiers ou fonctions de « bas de gamme », et pas dans ceux de « haut de gamme ». A priori, je vois là deux motifs de m'insurger :
1 – une ségrégation sociale qui diviserait les métiers et fonctions en deux catégories, ceux qui sont nobles et ceux qui ne le sont pas. Nous avons autant besoin du boulanger ou de la boulangère que du sénateur.
2 – un sexisme entretenant l'idée que les femmes ne seraient bonnes qu'aux tâches mineures ou considérées comme telles par d'aucuns.
Tout cela me choque.
Sur quel site avez-vous trouvé cette analyse ?
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Claude
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Message par Claude »

Je l'ai trouvée ICI ; l'extrait que je cite est un peu plus bas, sous le titre "Derrière tout grand homme se cache une femme !"
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Jacques
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Message par Jacques »

Je note avec affliction que l'auteur de l'article utilise, à deux reprises au moins, le verbe avérer dans un sens qui n'est pas le sien, au lieu de révéler qui est seul correct.
Le début a été rédigé par une femme. Pour le passage que vous citez, on ne sait pas. Quoi qu'il en soit, la formulation est malheureuse. Au lieu de haut et bas de gamme, on pouvait dire hautes fonctions et métiers courants. Ou autre chose à définir. On a établi, par exemple, que le titre de fonction dans un organisme d'État est masculin : une femme est président d'un tribunal, et féminin en usage privé : elle est présidente d'une association ou d'un club.
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Perkele
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Message par Perkele »

:roll: J'ai l'impression d'avoir déjà eu cette conversation...

1 - La forme féminine d'un terme n'indique pas toujours un concept simlaire à celui que recouvre le terme masculin. La boulangère ne pétrit pas le pain comme le boulanger ; elle le vend. La bouchère n'abat pas les animaux, elle vend des tranches de viande.

2 - Lorsqu'il s'agit d'une haute fonction qui émet un acte officiel, il ne s'agit pas de l'homme ou de la femme qui occupe cette fonction. L'acte officiel est destiné à être valable longtemps et non pas la durée où ses signataires occupent la fonction. C'est accessoirement Mme Untel ou M. Telautre qui occupent la fonction de ministre ou de sénateur.

3. Il n'est pas plus abérant de dire "le capitaine Machin est enceinte" que "cette personne est morte d'un cancer de la prostate".
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

J'approuve, avec juste une petite remarque : ces dames ne risquent pas de mourir d'un cancer de la prostate. :D
En France, on ne peut pas s'empêcher de plaisanter, même avec les sujets les plus tristes. Bizarre, non ?
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