utilisation du subjonctif dans un complement de nom...

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Invité

utilisation du subjonctif dans un complement de nom...

Message par Invité »

Bonjour,

je rencontre un problème dans l'explication de l'utilisation du subjonctif dans un complement de nom dans une proposition subordonnée relative.

"Bien qu'il ait des choses qui soient négatives, le systeme de santé Français est généralement bon."

La subordonnée est au subjonctif car introduite par "bien que" mais qu'elle est la régle de grammaire qui justifie le subjonctif dans le complement de nom "qui soient négatives".

J'ai chérché une explication sans resultat sur internet, si quelqu'un pouvait m'éclairer, je seche :? :? :?
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Perkele
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Message par Perkele »

Le subjonctif est le mode de l’obligation :
Ex : Je veux que tu viennes. / Il ne faut pas que tu viennes.

... et de l’éventualité:
Ex : Je doute que vous interveniez. /Il est improbable qu’il vienne.

La négation d’une phrase douteuse est une certitude et ne nécessite plus le subjonctif :
Ex : Je ne doute pas que vous interviendrez. / Il est probable qu’il viendra.

De même la négation d’une certitude devient un doute qui demande le subjonctif :
Ex : Il n’est pas certain que cette fabrication convienne à vos besoins. / Cette clause n’implique pas qu’il doive livrer.

Le verbe est à l'indicatif s'il s'agit de décrire ou de constater une action certaine
___________________________________
Ainsi dans votre exemple, il est possible d'employer le subjonctif comme l'indicatif selon le degré de certitude que l'on veut exprimer.

- "Bien qu'il y ait des choses qui soient négatives, le systeme de santé français est généralement bon."

- "Bien qu'il y ait des choses qui sont négatives, le systeme de santé français est généralement bon."

(Le premier subjonctif étant gouverné - comme vous le dites si bien - par la locution conjonctive "bien que".
Dernière modification par Perkele le mar. 09 juin 2009, 7:53, modifié 1 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Fgc je voudrais juste souligner que dans le système de santé français, français est un adjectif et il doit s'écrire avec une minuscule. Seul le nom propre désignant les natifs de France s'écrit avec la majuscule : les Français sont un peuple celte qui parle une langue latine.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Invité

Message par Invité »

Merci beaucoup pour votre réponse Perkele, c'est clair et complet. Vous me sortez d'embarras.


Merci également à Jacques, il n'y a pas de petites erreurs.
Je n'édite pas le message pour corriger afin de conserver le sens de la discution.
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Jacques
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Message par Jacques »

Nous sommes tous faillibles. Il n'y a pas de honte à avoir.
Dernière modification par Jacques le mer. 10 juin 2009, 7:32, modifié 1 fois.
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

Question et discussion fort intéressantes !
Merci à Perkele pour la clarification de cette interrogation et la précision de ses explications.
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Perkele
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Message par Perkele »

Il me semble que la concordance des temps est plus facile à mettre en pratique lorsqu'on la considère sous l'angle du sens plutôt que sous celui de l'application d'une règle arbitraire.

Les temps nous situent l'action exprimée par le verbe sur l'axe du temps.

Les modes ajoutent une nuance :
- de certitude : indicatif
- de condition : conditionnel
- d'obligation ou de doute : subjonctif
- de commandement : impératif

En tout cas, pour ma part, je comprends mieux en considérant la grammaire comme un moyen servant à exprimer les nuances de sens.
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Jacques
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Message par Jacques »

Il est certain que nous ne devons pas enfermer la concordance des temps dans un carcan, et que les règles qui ont été dégagées doivent être interprétées avec souplesse. C'est le besoin qui commande.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Message par Invité »

Je me permets de revenir sur un exemple cité que je n'arrive pas à comprendre :

"La négation d’une phrase douteuse est une certitude et ne nécessite plus le subjonctif :
Je comprends le premier exemple, cependant le deuxieme est confus :
Ex : Il est probable qu’il viendra.

Je comprends d'après vos explications que l'on devrait dire :
"Il est probable qu'il vienne."
"Il n'est pas probable qu'il viendra."

Ceci en considerant "Il est probable" comme un phrase douteuse.
Suis-je dans l'erreur ?
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Perkele
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Message par Perkele »

Vous avez parfaitement raison : mon exemple est très mal choisi. "Il et probable que" (tout comme "j'espère que") est toujours suivi de l'indicatif.

Il est probable que tu recevras ta convocation
Il est peu probable que tu reçoives ta convocation
Il est improbable que que tu reçoives ta convocation

J'espère que tu seras reçu
Je n'espère pas que tu sois reçu
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Vos exemples, Perkele, nous amènent à une constatation : la certitude ou l'affirmation d'une conviction conduisent à mettre la subordonnée au futur, alors que le doute ou l'incertitude commandent qu'elle soit au subjonctif. C'est logique, selon le sens de ces modes, mail il était bon que vous le soulignassiez (:D là, je prends un risque)
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Marco
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Message par Marco »

J’aimerais juste ajouter qu’après il est probable que le subjonctif est possible, comme le dit Grevisse (§ 998, 9e édition) :

N. B. – Après certaines de ces formes impersonnelles (surtout après il est probable et aussi après il est vraisemblable, ~ exact, il y a apparence, il y a des chances) prises affermativement, on trouve le subjonctif, qui donne alors au jugement exprimé la couleur d’une certaine appréciation : Il est probable (…) que le désir (…) SOIT d’emblée une fête de liberté, de tourbillon et de conquête (H. Mondor, Mallarmé plus intime, p. 60, cit. Glättli). [Suivent d’autres exemples.]
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Jacques
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Message par Jacques »

Il est quand même préférable de laisser à des auteurs qualifiés le soin de jongler avec ces constructions.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Brazilian dude
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Message par Brazilian dude »

Je dirais que l'on utilise toujours le subjonctif après "il est possible" en portugais et en espagnol. Je ne crois pas que l'indicatif soit possible.
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Marco
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Message par Marco »

Brazilian dude a écrit :Je dirais que l'on utilise toujours le subjonctif après "il est possible" en portugais et en espagnol. Je ne crois pas que l'indicatif soit possible.
C’est pareil en italien, le subjonctif est normal (mais le futur est possible aussi). Le français, encore une fois, s’écarte des normes néolatines.
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