quignard
Ecrire juste, comme vous dites, cela peut vouloir dire écrire contre ses habitudes, dans le cas où on veut respecter les réformes de l'orthographe (celle de 1990 par exemple).
Je suis plus juste si j'écris des paroles ambiguës ou des paroles ambigües?
De toute façon je risque fort d'avoir un correcteur sur le dos, un puriste ou un moderniste.
Je suis plus juste si j'écris des paroles ambiguës ou des paroles ambigües?
De toute façon je risque fort d'avoir un correcteur sur le dos, un puriste ou un moderniste.
- Jacques
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Je ne pensais pas à ces régularisations orthographiques en parlant d'écrire juste. Écrire juste, c'est respecter les règles de la langue dans sa conception générale : syntaxe, grammaire, orthographe ; pas de fautes d'accord, de barbarismes ou de fautes de construction ; ne pas écrire opportunité pour occasion, site pour endroit, lieu, place, magasin, etc. ou psychiâtre pour psychiatre ; respecter les règles du participe passé ; ne pas écrire « en stand by » pour en attente, en suspens, et ainsi de suite.
Les régularisations de 1990 sont recommandées mais non obligatoires, et les deux orthographes coexistent. Si vous y êtes réfractaire vous ne commettrez pas de fautes en les ignorant. Je n'y prends pas pas tout, mais seulement ce qui me convient, je n'écrirai jamais charriot avec deux R, même si cette graphie est la seule qui soit logique à l'égard des mots de cette famille ; en revanche j'ai adopté évènement, ambigüe ; je rejette chausse-trappe qui trahit l'étymologie, et continue à écrire chausse-trape. Trahir l'étymologie, c'est faire bon marché des origines, effacer l'histoire d'un mot, se conduire en renégat.
Les régularisations de 1990 sont recommandées mais non obligatoires, et les deux orthographes coexistent. Si vous y êtes réfractaire vous ne commettrez pas de fautes en les ignorant. Je n'y prends pas pas tout, mais seulement ce qui me convient, je n'écrirai jamais charriot avec deux R, même si cette graphie est la seule qui soit logique à l'égard des mots de cette famille ; en revanche j'ai adopté évènement, ambigüe ; je rejette chausse-trappe qui trahit l'étymologie, et continue à écrire chausse-trape. Trahir l'étymologie, c'est faire bon marché des origines, effacer l'histoire d'un mot, se conduire en renégat.
Dernière modification par Jacques le jeu. 21 janv. 2010, 8:02, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
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Lorsque je parlais de ma maigre bibliothèque grammaticale c'est que je n'avais pas trouvé d'utilisation ancienne de cette syntaxe "le larron auquel Jésus l'avertit...". J'attendais l'avis de ceux qui en possédaient une plus fournie que la mienne.
Il est vrai qu'il faut toujours tenir compte des emplois désuets et de l'envie que peuvent avoir des auteurs contemporains de les utiliser.
Il est vrai qu'il faut toujours tenir compte des emplois désuets et de l'envie que peuvent avoir des auteurs contemporains de les utiliser.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
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C'est juste. On a l'impression, pour ne donner qu'un exemple, qu'on passera pour avoir commis une faute en employant le verbe vitupérer à une forme transitive directe : il vitupère sa cousine, alors que vitupérer contre n'est qu'une tolérance, et fut à l'origine considéré comme une faute.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Madame de Sévigné
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- JR
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Quand une occasion se présente, il faut décider si il est opportun d'en profiter. Je pense que la vraie faute serait d'utiliser "opportunité" pour une occasion qu'il vaut mieux éviter (comme corriger le langage d'un supérieur hiérarchique, par exemple). Mais vous ne l'avez pas commise, et n'avez donc aucune raison d'être confuse : vous avez simplement évoqué celles des occasions que la courtoisie permet d'exploiter. :D
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
J'avoue avoir un peu de mal à saisir la nuance entre occasion et moment favorable. J'ai la sensation probablement erronée que l'on peut voir un moment opportun dans chaque occasion. Je ne vais plus oser me servir de ce mot par crainte de l'employer de manière incorrecte.JR a écrit :Quand une occasion se présente, il faut décider si il est opportun d'en profiter. Je pense que la vraie faute serait d'utiliser "opportunité" pour une occasion qu'il vaut mieux éviter (comme corriger le langage d'un supérieur hiérarchique, par exemple). Mais vous ne l'avez pas commise, et n'avez donc aucune raison d'être confuse : vous avez simplement évoqué celles des occasions que la courtoisie permet d'exploiter. :D
- Jacques
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Je ne me rappelle pas. J'explique ce qui semble vous inquiéter. Le mot opportunité désigne le caractère judicieux, le bien-fondé d'une action ou d'une décision : Je m'interroge sur l'opportunité de prendre une telle résolution (est-ce bien indiqué, est-ce raisonnable, est-ce nécessaire ?). Référez-vous à l'adjectif opportun, « qui se fait au moment choisi, qui vient à point, qui traduit un grand bon sens ».Madame de Sévigné a écrit :Bonjour Jacques, vous avez certainement remarqué que j'avais utilisé opportunité dans ma présentation, comme synonyme de occasionne pas écrire opportunité pour occasion
Maintenant, je me sens confuse, mais je ne sais pas pourquoi?
Le mot a pris, à tort, le sens d'occasion, de circonstance favorable, à cause de traducteurs incompétents qui semblent ignorer l'existence des faux amis, des mots qui se ressemblent dans deux langues en ayant dans l'une et l'autre des sens différents : l'anglais opportunity, « occasion » a ainsi été traduit à tort par celui qui lui ressemble le plus en français et qui n'a aucun rapport.
Me suis-je bien expliqué ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Cette acception a été supprimée dans la 8e édition du Dictionnaire de l'Académie :valiente a écrit :Merci pour ces explications, Jacques.
Ce qui me gêne, c'est l'acception suivante :
2° Absolument. Occasion favorable. Saisir l'opportunité. (Littré).
OPPORTUNITÉ. n. f. Caractère de ce qui est opportun. L'opportunité d'une décision, d'une démarche. Absolument, Profiter de l'opportunité.
Prenez soin d'établir la différence entre occasion tout court : circonstance qui offre la possibilité de... et occasion favorable : circonstance propice. C'est ce dernier sens qui a été le premier, historiquement, puisqu'on le trouve dans la première édition du Dictionnaire de l'Académie (1690).
C'est cette occasion tout court qui ne doit pas être remplacée par opportunité.
Dernière modification par Jacques le ven. 22 janv. 2010, 10:41, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Madame de Sévigné
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Merci pour vos commentaires que j'ai lus et relus. Je me demande si ça ne devient pas trop pointu pour moi!
On peut dire profiter d'une opportunité, la saisir, mais on peut aussi dire profiter d'une occasion, la saisir (seulement si c'est une bonne occasion?)
Je croyais que les mots opportunité et occasion avaient tous les deux un sens positif, le "bonne" devant occasion étant sous-entendu.
Il va falloir que je m'y fasse.
On peut dire profiter d'une opportunité, la saisir, mais on peut aussi dire profiter d'une occasion, la saisir (seulement si c'est une bonne occasion?)
Je croyais que les mots opportunité et occasion avaient tous les deux un sens positif, le "bonne" devant occasion étant sous-entendu.
Il va falloir que je m'y fasse.
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Vous approchez de la vérité. L'adjectif bonne n'est pas sous-entendu devant occasion. Une maxime dit : « Les bonnes occasions sont rares ». Une occasion c'est un fait fortuit ou une chance bonne ou maucaise, ou neutre, de faire, de voir, de vivre quelque chose : J'ai eu l'occasion de passer dans ce joli quartier de Montmarte – Nous avons eu l'occasion d'en discuter avec votre frère. Ce n'est ni bon ni mauvais, c'est un hasard. Si vous dites : « Le hasard nous a donné l'occasion de croiser ce personnage ; nous aurions mieux fait de passer par un autre chemin, car ce n'était pas une heureuse rencontre », alors l'occasion a été mauvaise.Madame de Sévigné a écrit :Merci pour vos commentaires que j'ai lus et relus. Je me demande si ça ne devient pas trop pointu pour moi!
On peut dire profiter d'une opportunité, la saisir, mais on peut aussi dire profiter d'une occasion, la saisir (seulement si c'est une bonne occasion?)
Je croyais que les mots opportunité et occasion avaient tous les deux un sens positif, le "bonne" devant occasion étant sous-entendu.
Il va falloir que je m'y fasse.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Voilà un conseil qui m'aidera sûrement à faire la distinction entre ces deux mots.Jacques a écrit : Prenez soin d'établir la différence entre occasion tout court : circonstance qui offre la possibilité de... et occasion favorable : moment propice.
Les exemples que vous donnez dans votre dernier message en sont un bon complément.
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je suis content d'avoir pu éclairer les situations, car il est vrai que l'apparent voisinage de sens ne simplifie pas les choses, et que l'usage impropre qui est fait de nos jours favorise le glissement vers l'erreur.
Je viens de faire une correction à ceci dans mon message déposé un peu plus haut : occasion favorable, moment propice.
J'estime que circonstance est plus approprié que moment.
Je viens de faire une correction à ceci dans mon message déposé un peu plus haut : occasion favorable, moment propice.
J'estime que circonstance est plus approprié que moment.
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