Le nombre de / le nombre des

Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Nigeria est un nom masculin, c'est d'ailleurs confirmé par le Petit Robert. Je comprends que l'on puisse dire EN quand on cite, non le pays mais une région, une partie, mais je ne vois pas ce qui pourrait justifier le féminin.
Nous devons conclure à une erreur qui a fait prendre la terminaison a comme un féminin.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 13055
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Ou tout simplement à une faute d'orthographe courante. Ce E dit "muet" qui ne se prononce pas du tout dans certaines régions alors qu'il doit s'entendre légèrement est une cause de variations hasardeuses :
- une mèche rebel_
- l'économie agricol_
- un complexe industrielle
- un retard accidentelle

etc.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4661
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

Perkele a écrit :Ce E dit "muet" qui ne se prononce pas du tout dans certaines régions alors qu'il doit s'entendre légèrement
Perkele, vous êtes d'origine méridionale ? L'usage veut, en France d'oïl, que le E muet ne se prononce pas, et le français étant né dans la partie nord de notre pays, on ne peut pas reprocher aux habitants de mal prononcer. La quasi-extinction des langues d'oc est dramatique, comme celle d'autres langues régionales, mais il faut bien admettre que le français est une langue d'emprunt pour la partie méridionale du pays, d'où cette prononciation qui fait entendre toutes les syllabes comportant un e muet.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Ce qui, selon votre démonstration, tendrait à prouver que ce sont les habitants de la moitié nord, patrie de la langue d'oïl, et plus particulièrement du dialecte francien devenu langue nationale, qui prononceraient correctement.
Je ne prends pas partie dans ce débat territorial, pour ma tranquillité d'esprit.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 13055
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Je reconnais que l'accent méridional prononce ce E (dit muet) à part entière, mais je maintiens qu'il y a selon les canons de la diction, une légère différence à l'audition entre par exemple :
- original
et
-originale
à moins, bien sûr, que ces mots ne soient suivis d'un autre commençant par une voyelle, auquel cas la liaison se fait :
-un original artiste
et
-une originale artiste
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4661
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

C'est « l'E muet qui doit s'entendre légèrement » de Perkele qui m'a fait réagir. Ce que j'écris est incontestable d'un point de vue historique ; mais on ne peut pas non plus reprocher aux Français du Sud leur prononciation, ils ont fait leur, pour la grande majorité, cette langue qui a été imposée à leurs ancêtres. Mais le raisonnement est valable pour les Bretons, les Alsaciens, et même les Picards, les Normands et les autres. C'est cette superposition de la langue officielle aux patois qui fait la diversité et le pittoresque des accents.
Personnellement, je déplore la raréfaction, dans les médias, de la prononciation ouverte des voyelles o et è, qui est typique de la région parisienne, mais pas uniquement. On entend maintenant, très souvent, « Nôtre préfé est hônôré » ou « il été môvé ». À l'école, on nous faisait distinguer « notre », adjectif, de « nôtre », pronom.
Bon, entendons-nous bien, je déplore, je ne condamne pas. J'ai été habitué de bonne heure à entendre parler différemment : ma famille maternelle parlait avec l'accent de la vallée de Montmorency (je percevais même l'accent purement parisien de ma grand-mère), alors que du côté de mon père, qui venait du Nord, on fermait les « è » finaux et on ouvrait les « au ».
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4661
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

Perkele a écrit :Je reconnais que l'accent méridional prononce ce E (dit muet) à part entière, mais je maintiens qu'il y a selon les canons de la diction, une légère différence à l'audition entre par exemple :
- original
et
-originale
à moins, bien sûr, que ces mots ne soient suivis d'un autre commençant par une voyelle, auquel cas la liaison se fait :
-un original artiste
et
-une originale artiste
Oui, si vous parlez de la diction théâtrale ; mais ça me fait penser à l'insistance des instituteurs de notre enfance quand ils appuyaient sur les E muets lors des dictées.
Avatar de l’utilisateur
Madame de Sévigné
Messages : 687
Inscription : ven. 09 oct. 2009, 22:50
Localisation : Nantes

La prononciation

Message par Madame de Sévigné »

On entend maintenant, très souvent, « Nôtre préfé est hônôré » ou « il été môvé ». À l'école, on nous faisait distinguer « notre », adjectif, de « nôtre », pronom.
Je suis complètement d'accord avec vous. C'est particulièrement pénible durant le journal télévisé. On entend aussi l'inverse: ils sont arrivès en retard.
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 13055
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

N'est-ce pas un peu normal, la vie actuelle brassant de plus en plus les populations ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4661
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

Perkele a écrit :N'est-ce pas un peu normal, la vie actuelle brassant de plus en plus les populations ?
C'est vrai ; mais d'un point de vue strictement personnel, que je partage peut-être avec Madame de Sévigné, entendre un accent semblable au sien établit une connivence. Je vais vous raconter une anecdote :
J'ai quitté la région parisienne dans les années soixante-dix, et je me suis enraciné en Anjou. Je retourne dans ma ville natale régulièrement, et lors d'un des séjours que j'y fais, je me suis trouvé sur le quai de la gare, attendant le train pour Paris. J'ai entendu quelqu'un qui parlait à quelques mètres de moi, et cette personne avait un accent qui m'était très familier, c'était l'accent local ; à ma grande surprise, j'ai ressenti une sorte de sympathie, de connivence avec cette personne, qui parlait comme j'avais entendu parler dans mon enfance ; et à ma plus grande surprise encore, lorsque je me suis retourné, j'ai vu que cette personne était d'origine africaine.
Je pense que la langue est un élément essentiel de l'identité, la langue avec ses intonations et ses subtilités. De petits détails dans la façon de prononcer peuvent instaurer une distance plus ou moins grande.
Je pense qu'il y a des cercles concentriques de familiarité autour de chacun, dans le domaine de la langue comme dans d'autres. Un accent ressenti comme fort amènera un peu de distance, du moins de prime abord. Quand vous parlez à un Québécois, vous êtes rassuré s'il parle un français châtié, ça vous le rend plus proche de vous, ça compense la distance de l'accent.
Tout ceci, bien sûr, n'est qu'une première impression perçue ; vous pouvez avoir affaire à une crapule qui parle avec l'accent de votre région d'origine, ou à une personne extrêmement sympathique dont l'accent vous gêne à toutes les phrases.
Avatar de l’utilisateur
Madame de Sévigné
Messages : 687
Inscription : ven. 09 oct. 2009, 22:50
Localisation : Nantes

Message par Madame de Sévigné »

comme j'avais entendu parler dans mon enfance
Je pense que la langue est un élément essentiel de l'identité,
Je partage complétement votre sensibilité, Jacques-André-Albert.
La langue fait partie de nos racines.
Elle se rattache donc très profondément à notre enfance, notre pays ou région.
Elle construit notre identité individuelle, familiale, sociale.
Quand on rencontre quelqu'un qui parle comme nous, on a envie d'un rapprochement. C'est à la fois agréable et rassurant de se sentir appartenir à un groupe. Ce n'est pas seulement du domaine culturel, c'est aussi émotionnel.
Avatar de l’utilisateur
grumpythedwarf
Messages : 149
Inscription : dim. 13 déc. 2009, 11:39
Localisation : Belgique

Message par grumpythedwarf »

Voilà un problème intéressant; l'attachement à un dialecte, voire un accent, qui "rapprocheraient les peuples".
En Belgique, bien des gens ont la double culture, et j'ai souvent constaté un désintérêt pour les deux langues, avec comme conséquence néfaste la difficulté de faire un choix pour l'une ou l'autre langue, les gens peu cultivés (ou éduqués) ayant de graves problèmes dans le langage écrit.
C'est le cas d'un de mes fils élevé (comme moi) en néerlandais, mais ayant étudié les romanes. Cela peut, dans certains cas, aller jusqu'à des problèmes d'identité (ce qui est rare en France, j'imagine)
"Le cynisme est ce qui ressemble le plus à la clairvoyance". François Mauriac.
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 13055
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Voilà donc pourquoi j'ai les boyaux de la tête mélangés : j'ai été élevée dans les années cinquante dans une enclave de la fin du XIXe siècle entre la bigoterie bretonne et la Russie tsariste, et j'allais au lycée à Avignon.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

grumpythedwarf a écrit :Voilà un problème intéressant; l'attachement à un dialecte, voire un accent, qui "rapprocheraient les peuples".
En Belgique, bien des gens ont la double culture, et j'ai souvent constaté un désintérêt pour les deux langues, avec comme conséquence néfaste la difficulté de faire un choix pour l'une ou l'autre langue, les gens peu cultivés (ou éduqués) ayant de graves problèmes dans le langage écrit.
C'est le cas d'un de mes fils élevé (comme moi) en néerlandais, mais ayant étudié les romanes. Cela peut, dans certains cas, aller jusqu'à des problèmes d'identité (ce qui est rare en France, j'imagine)
Je me suis frotté à un bilinguisme un peu différent. Dans ma famille, on parlait toujours en wallon. Je comprenais parfaitement ce dialecte, mais ne le pratiquais pas moi-même parce que j'étais français. Le français était réservé aux contacts extérieurs, mais dans le village le wallon régnait en maître. Y a-t-il encore en Belgique des gens qui pratiquent couramment le dialecte ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
grumpythedwarf
Messages : 149
Inscription : dim. 13 déc. 2009, 11:39
Localisation : Belgique

Message par grumpythedwarf »

Très peu, à part les gens plus âgés.
Par contre, j'ai été voir, hier, une pièce de Feydeau adaptée en wallon picard, ce qui se fait couramment en Hainaut.
Hélas, les partisans du théâtre dialectal se font de plus en plus rares.

Si on parlait le wallon chez vous jadis, de quel dialecte s'agissait-il ?
(Si je peux me permettre).
"Le cynisme est ce qui ressemble le plus à la clairvoyance". François Mauriac.
Répondre