Bien plus qu’à + inf

[Klausinski]

Une petite question de syntaxe vient de se manifester à un coin de phrase. J’allais écrire : « Mais bien plus qu’à la montrer, il cherche à la faire vivre au spectateur. » Il s’agit d’une tempête décrite de manière à donner l’impression qu’elle a lieu sous nos yeux. Je me demande si cette tournure, « bien plus qu’à + inf » peut se dire. Peut-on également dire « Bien plutôt qu’à la montrer, il cherche à… » L’une de ces expressions est-elle préférable à l’autre ? Sont-elles toutes deux condamnables ? Apportez-moi votre secours et la guillotine pour la tournure coupable. :D

[Jacques]

J'écrirais, bien plus que la montrer, bien plus qu'à me semble fautif. Mais si vous demandez une justification, je serai bien en peine de vous la donner. Je crois que mon subconscient me fait reproduire par automatisme des formes que j'ai déjà vues et qu'il a enregistrées.

[Klausinski]

Je dois vous avouer, Jacques, que j’ai du mal à me satisfaire de votre réponse. Si l’on ne déplaçait pas la subordonnée en tête de phrase, la phrase s’écrirait ainsi : Il cherche à la faire vivre bien plus qu’à la montrer. La préposition serait obligatoire. Avec une autre préposition, la question ne se poserait même pas (il me semble) : Bien plus que pour obtenir l’estime de sa famille, il a avant tout travaillé pour lui-même. D’où me vient donc l’hésitation que j’ai éprouvée ? « Bien plus + préposition + infinitif » n’est peut-être pas une tournure très recommandée. On dirait en effet : Il a travaillé pour lui-même plutôt que pour sa famille. Et non : plus que pour sa famille. La langue française m’a égaré une fois de plus.

[Perkele]

Il me semble que bien plus qu'à doit être suivi d'un substantif (précédé de son déterminant bien entendu)

[Jacques]

C'est un peu le sentiment que j'avais, sans pouvoir le justifier.
Que ma réponse ne soit pas satisfaisante ne me suprend pas puisque, comme je l'ai dit, je ne suis pas en mesure de l'expliquer. En outre, on ne trouve rien dans les livres.

[Perkele]

Je dirais volontiers, "bien plus que de la montrer" (je ne sais pas pourquoi).

Ou plus simplement "plus que de la montrer".

[Jacques]

Je crois que la phrase serait plus claire si on écrivait : « Il cherche à la faire vivre au spectateur bien plus qu'à la lui montrer ».

[Klausinski]

Je crois que la phrase serait plus claire si on écrivait : « Il cherche à la faire vivre au spectateur bien plus qu'à la lui montrer ».

Si la phrase est juste dans ce sens, je me demande pourquoi elle ne le serait plus après le déplacement du groupe « bien plus que… »

En tout cas, je ne pensais pas que cette tournure susciterait tant d’interrogations. Rares sont ceux, en effet, qui peuvent se vanter d’avoir décontenancé à la fois maître Jacques et dame Perkele.

[Perkele]

Je crois que la phrase serait plus claire si on écrivait : « Il cherche à la faire vivre au spectateur bien plus qu'à la lui montrer ».

Si la phrase est juste dans ce sens, je me demande pourquoi elle ne le serait plus après le déplacement du groupe « bien plus que… »

Alors là ! les bras m'en tombent comme disait le manchot qui cherchait son chausse pied.

[Jacques]

Je crois que la phrase serait plus claire si on écrivait : « Il cherche à la faire vivre au spectateur bien plus qu'à la lui montrer ».

Si la phrase est juste dans ce sens, je me demande pourquoi elle ne le serait plus après le déplacement du groupe « bien plus que… »

Vous avez certainement raison, il suffit de modifier l'ordre des mots pour comprendre le mécanisme.
Et merci pour le compliment.

[Marco]

Pour moi, la phrase de Klausinski coule de source. Je ne pense vraiment pas qu’il y ait d’erreur, et la préposition « à » est en effet obligatoire puisqu’elle dépend du verbe « chercher (à) » + infinitif.

[Jacques]

Je l'avais au départ mal analysée, et ne la rapportais pas à chercher, mais c'est en changeant l'ordre des mots que je m'en suis justement aperçu.