Perles d'inculture 1
- Islwyn
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Bailly, Synonymes (Larousse, 1971), fait les distinctions suivantes (s.v. « expression ») :
locution : du langage didactique ; il se dit d'une manière de parler spéciale ou particulière, généralement commune et peu ou prou répandue par l'usage ;
formule : désigne une expression rigoureuse et condensée en termes qui définissent une idée, une croyance, un sophisme, une opération ou un ensemble d'opérations.
Je reste sceptique.
locution : du langage didactique ; il se dit d'une manière de parler spéciale ou particulière, généralement commune et peu ou prou répandue par l'usage ;
formule : désigne une expression rigoureuse et condensée en termes qui définissent une idée, une croyance, un sophisme, une opération ou un ensemble d'opérations.
Je reste sceptique.
Quantum mutatus ab illo
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Commentaire entendu dans un film documentaire sur les grands fortunes américaines du XIXe siècle et début du XXe (circonstance : naufrage du Titanic) : « Il a mis sa femme dans la chaloupe qui était enceinte de cinq mois de mon père ».
Il s'agit d'une traduction du commentaire dit en anglais ; on ne sait pas comment se présentait la phrase dans la langue d'origine.
Il s'agit d'une traduction du commentaire dit en anglais ; on ne sait pas comment se présentait la phrase dans la langue d'origine.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
- Messages : 13055
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
M'étant penchée pour des raisons professionnelles sur les recueils antédiluviens de consignes destinés aux rédacteurs de l'administration, je peux vous affirmer qu'il y est écrit qu'un supérieur "attire l'attention" de son subordonné (qui lui doit obéissance) et que le subordonné "appelle l'attention" de son supérieur (qui est en droit de mépriser cette remarque).Jacques a écrit :Trouvé sur le site de l'Académie française :
À l’attention de, à l’intention de
La formule par laquelle, dans le langage de l’administration, on indique le destinataire d’une lettre, d’une communication, d’un envoi, est à l’attention de, pour marquer que l’on attire l’attention du destinataire, que l’on soumet cette lettre, etc., à son attention.
Me voilà encore bien déçu et chagriné. Si j'hésitais au sujet du cas concernant le plus / les plus, là je suis formel et sûr de mon fait.
Quand on veut signaler quelque chose à quelqu'un, on appelle son attention sur la chose ou le fait : Nous appelons votre attention sur le danger du ski hors piste — J'appelle votre attention sur nos nouveaux tarifs. Si la personne a effectivement porté de l'intérêt à ce qu'on lui signale, elle dira qu'on a attiré son attention : La pancarte d'avertissement a attiré mon attention sur les risques — M. Lefèvre a attiré notre attention sur ce défaut de conception. La différence de sens entre les verbes appeler (tenter de capter) et attirer (retenir) est suffisamment évidente pour souligner la logique des phrases.
Cette faute de vocabulaire est très répandue, nous pouvons bien en excuser le locuteur courant, mais pas un organisme chargé de nous renseigner sur les bonnes pratiques de la langue, et cité comme référence par les spécialistes (bien qu'il s'en trouve pour critiquer certaines de ses prises de position).
On devrait lire sur le site de l'Académie : ...pour marquer que l'on appelle l'attention...
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Confirmation donc. Mais l'exemple de l'Académie ne spécifie pas que ces formules administratives se limitent aux rapports d'un chef avec ses subordonnés. Son erreur est de se placer sur un plan général, incluant les rapports de l'administration avec les personnes extérieures.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je téléphone au cabinet médical pour demander la visite de notre médecin. On me répond qu'il est en vacances. Je demande si un confrère peut venir, la secrétaire me répond : « Niveau visites, cette semaine c'est très chargé ». Cette formule revient trois autres fois en moins de deux minutes : niveau visites cette semaine ça va être difficile, etc.
J'ai quand même eu de la chance, car elle aurait pu aussi bien dire Niveau visites c'est pas évident. J'ai donc malgré tout échappé au pire.
J'ai quand même eu de la chance, car elle aurait pu aussi bien dire Niveau visites c'est pas évident. J'ai donc malgré tout échappé au pire.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
- Messages : 13055
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Ces usages tombent en désuétude et il a toujours été recommandé aux fonctionnaires d'appliquer les usages de la correspondance privée dans leurs rapports avec leurs administrés. Certains oublient que ces usages évoluent et s'en tiennent, croyant bien faire, aux modèles antédiluviens qu'ils ont dans leurs archives.Jacques a écrit :Confirmation donc. Mais l'exemple de l'Académie ne spécifie pas que ces formules administratives se limitent aux rapports d'un chef avec ses subordonnés. Son erreur est de se placer sur un plan général, incluant les rapports de l'administration avec les personnes extérieures.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Vous ne pouvez pas savoir combien d'anglicismes j'entends et je lis à l'occasion de mon travail. C'est terrible.
Dernièrement, l'on cherchait à faire « matcher » ceci avec cela et l'on s'en va « checker » un dossier avant de le « rechecker ».
On attend la « conference call » afin d'évoquer les « opportunités majeures » (double anglicisme) de telle ou telle affaire. Cependant, certains sujets sont trop « touchy » pour être abordés ; il va falloir revoir son « planning » pour « solutionner les problèmes ».
Tout ça, « c'est juste impossible » !
J'ai fait une compilation de ce que j'ai entendu ces derniers temps, mais tout cela est vrai.
Dernièrement, l'on cherchait à faire « matcher » ceci avec cela et l'on s'en va « checker » un dossier avant de le « rechecker ».
On attend la « conference call » afin d'évoquer les « opportunités majeures » (double anglicisme) de telle ou telle affaire. Cependant, certains sujets sont trop « touchy » pour être abordés ; il va falloir revoir son « planning » pour « solutionner les problèmes ».
Tout ça, « c'est juste impossible » !
J'ai fait une compilation de ce que j'ai entendu ces derniers temps, mais tout cela est vrai.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Lu sur Internet : L'hypothèse d'un remaniement ministériel peu après les municipales prend de l'ampleur. Jean-Marc Ayrault pourrait rester en poste, autour d'une équipe resserrée.
On peut dire qu'il a le bras long le Premier ministre, pour entourer à lui tout seul une quarantaine de personnes.
On peut dire qu'il a le bras long le Premier ministre, pour entourer à lui tout seul une quarantaine de personnes.
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