dont ?

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angeloï
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dont ?

Message par angeloï »

Il a suffi de peu de temps pour que l'Amérique revînt à cette politique purement américaine dont une menace, qu'elle avait fini par sentir sur elle-même, avait été seule capable de l'arracher.

Dont est-il correct ici ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Oui : cette politique dont une menace avait été capable de l'arracher.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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angeloï
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Message par angeloï »

Il me semble que "arracher" se construit avec "à" :

Il a suffi de peu de temps pour que l'Amérique revînt à cette politique purement américaine à laquelle une menace, qu'elle avait fini par sentir sur elle-même, avait été seule capable de l'arracher.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

angeloï a écrit :Il me semble que "arracher" se construit avec "à"
J’aurais eu la même hésitation que vous, mais après avoir consulté le TLFi, il me semble que la construction avec « de » est tout à fait opportune en l’occurrence.
le TLFi a écrit :[Lorsque l'obj. secondaire désigne non pas la pers. mais la partie (le lieu) de son être qui tient la pers. qu'on lui enlève, la prép. est d'ordinaire de]
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Jacques
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Message par Jacques »

L'Académie française donne ces exemples : On ne peut l'arracher de la ville où il est né ; On ne peut l'arracher de ses rêves.
Si lemploi avec à est le plus courant, celui avec de est donc correct.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

Le TLF préconise l'emploi de à dans la plupart des cas.
De est employé lorsque quelqu'un ou quelque chose est enlevé d'un lieu ou de la partie du corps de quelqu'un :
- Arracher de la ville comme l'exemple de Jacques ;
- Arracher un enfant des bras de sa mère, mais arracher un enfant à sa mère.
Qu'en pensez-vous ? Le TLF a-t-il raison ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Je suis mal placé pour juger des compétencces de ceux qui ont conçu le TLFi. Je m'en méfie cependant, car dans certains cas je trouve contestables les positions qu'il prend. Je ne lui accorde donc pas une confiance aveugle, mais reconnais qu'il est de bon conseil dans une large mesure
Ici les explications semblent conforme à l'usage. Voici encore des exemples avec de donnés par Littré :
Belle Charlotte, je vous aime de tout mon coeur ; et il ne tiendra qu'à vous que je vous arrache de ce misérable lieu, MOL. le Fest. II, 2. Ils m'arrachent d'un trône où votre choix m'élève, CORN. Agésil. V, 4. Je ne vois plus en lui les restes de mon sang, S'il m'arrache du trône et la met en mon rang, ID. Rod. V, 1. La reine Bérénice Vous arrache, seigneur, du sein de vos États, RAC. Bérén. I, 2. Un désordre éternel règne dans son esprit, Un chagrin inquiet l'arrache de son lit, ID. Phèd. I, 2
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Personnellement, j'ai toujours entendu des phrases du type « il me l'arrache des mains » sans en être choqué. On a dans cette phrase les deux prépositions : il me l'arrache = il l'arrache à moi, la personne ; des mains, partie de la personne. Je pense donc que le TLFI a raison.
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est vrai. J'ai l'impression qu'il doit y avoir une nuance, et Claude nous met sur la piste. Il me l'arrache des mains, il me le prend avec brutalité. Je l'arrache à la misère, je l'en sors.
Mais on dit bien « arracher un enfant à ses parents », avec un double sens : l'enlever avec brutalité à leur affection, ou le sauver de parents bourreaux, ce qui fait vaciller mon raisonnement.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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