La grippe bleue

[Perkele]

Je viens de me cultiver devant un épisode des Experts Manhattan dont le titre était" Blue flu", autrement dit la Grippe Bleue.

Renseignement pris, il s'agit d'un euphémisme pour désigner le fait de se faire porter malade - alors que ce n'est pas vrai - pour ne pas aller travailler.

L'expression serait née dans la police (qui porte un uniforme bleu) dont ce genre d'épidémie est le moyen habituel de protestation puisqu'elle n'a pas le droit de grève.

L'expression se serait étendue à d'autres milieux et serait employée pour des raisons plus personnelles en référence au ciel bleu qu'on préférerait aller voir plutôt que le plafond de son lieu de travail.

Cela dit, j'en viens à ma question : avons nous en français un bel euphémisme de ce genre ? (je n'en ai pas trouvé à part "maladie diplomatique" qui est un peu trop évident à mon goût)

[Bernard_M]

Usitée dans le monde militaire, la formule se faire porter pâle vous conviendrait-elle ?
C'est en quelque sorte la spécialité du tire-au-flanc qui voulait éviter un exercice, une servitude.

[Jacques]

C'est la formule qui m'est aussi venue à l'esprit ; elle est passée dans le domaine civil.

[Perkele]

D'après l'argot classique que m'a appris Tatie Raymonde (en même temps qu'elle m'a appris à siffler dans mes doigts), être "pâle" c'est être malade. J'ai donc toujours compris la formule comme se faire porter malade (que ce soit vrai ou non) mais pas pour une façon détourner de dire qu'on feinte.

J'aurais eu un énorme plaisir à découvrir une formule fleurie comme la panne d'oreiller qui nous fait arriver en retard au travail le matin.

Quelque chose comme le syndrome de X ; une rechute de Y ; une poussée de poil dans la main ; une crise, une récidive, une attaque de Z...

Ne me dites pas que nous n'avons pas ça en français ! Nous allons nous faire envahir par la grippe bleue et nous ne le supporterons pas et nous nous étiolerons comme tous les indigènes soumis aux microbes de leurs conquérants.

[Jacques-André-Albert]

Il y a la flemmingite aigüe, ou encore la monotricose palmaire du milieu médical.

[Perkele]

Il y a la flemmingite aigüe, ou encore la monotricose palmaire du milieu médical.

Mais oui ! Je les connaissais ces deux-là ! :D Merci JAA !

[TSOS]

Moi je ne connaissais pas la seconde...

[Jacques]

Moi je ne connaissais pas la seconde...

Moi non plus. Nous n'avons pas perdu notre journée.

[Jacques-André-Albert]

Moi je ne connaissais pas la seconde...

Moi non plus. Nous n'avons pas perdu notre journée.

Quelques éclaircissements sur cette maladie, qui concerne le poil (Τρίχα en grec, trika) isolé (mono) dans le creux de la main (latin palma) de certaines personnes.

[Jacques]

Y a-t-il un remède docteur ?

[Perkele]

Y a-t-il un remède docteur ?

Oui : le coup de pied au cul !

[Perkele]

Grippe bleue, au creux du divan ;
Grippe bleue, sous un soleil si grand ;
Je vais sur la mer
En bateau avec mes rames,
Bien loin du bureau et du temps.
(fredonner sur l'air de Gianni Ferrio quand on est atteint de monotricose palmaire estivale récidivante)

[Jacques]

Y a-t-il un remède docteur ?

Oui : le coup de pied au cul !

Qui, dans la langue de tatie Raymonde, s'énonce filer un coup de pompe dans le train.

[Jacques-André-Albert]

Y a-t-il un remède docteur ?

Oui : le coup de pied au cul !

Attention aux suites possibles : ecchymoses, fêlure du coccyx, chute en avant entraînant fracture du poignet ou luxation de l'épaule, toutes sortes de désagréments qui auraient pour conséquence de se faire porter pâle à bon droit.

[Jacques]

Mieux vaut donc rester en position et ne rien faire.